04 December 2005
DADVSI

Il faut tuer le soldat DADVSI.
Dimanche 4 décembre 2005 par André Salaün.
Aujourd’hui la diffusion du savoir, de la culture, la liberté d’expression passe aussi par l’informatique et le logiciel. Le logiciel libre (GNU) fut créé sur ces principes de partage et d’ouverture. Aujourd’hui sous l’influence des "Majors" et d’une industrie qui le craint car son développement met en cause une situation de rente absolue, des députés aux ordres veulent l’enterrer à la veille de Noël, allant jusqu’à menacer de poursuite ceux qui ne feraient même que l’évoquer ! La France serait-elle gouvernée par la Sacem et Pascal Nègre ?
Extrait du site de la fsf-France :
« Vendredi 18 novembre 2005, au ministère de la Culture, le SNEP et la SCPP déclarent aux auteurs de Logiciel Libre : « Vous allez changer vos licences. » La SACEM ajoute : « Vous allez arrêter de publier vos logiciels. » Et se déclare prête à « poursuivre les auteurs de logiciels libres continuant de divulguer leur code source » si l’amendement « VU/SACEM/BSA/FT Division Contenus » [1] était voté par les parlementaires.
Car nous en sommes là : publier des Logiciels Libres permettant d’accéder à la culture est en passe de devenir un délit de contrefaçon. France Télécom R&D sera donc poursuivie par la SACEM pour avoir publié Maay et Solipsis (solutions logicielles de P2P permettant l’échange de données) [2] ?
Jusqu’à présent le débat assez technique autour du projet de loi DADVSI (droit d’auteur et droits voisins dans la société de l’information) pouvait laisser planer un doute sur la volonté de contrôle des industriels de la culture. Mais il semble que plusieurs années d’arguties aient eu raison des demi-mesures. »
Il faut absolument empêcher et par tous les moyens la loi DADVSI car ce n’est pas seulement le logiciel qui sera atteint, ce sont nos libertés qui sont mises en cause.
C’est un retour au 19` siècle..
Ne croyez surtout pas que ceci est une affaire technique : ceci est une affaire éminemment politique qui vise à restreindre les libertés au profit financier de groupes ou personnes dominantes, y compris en manipulant les lois et les législateurs.
Nous devons bel et bien entrer ici dans le procès d’intention et dénoncer la volonté des pouvoirs en cause et pas uniquement les conséquences techniques.
Vous avez certainement remarqué que toutes ces lois liberticides ont été passées ou proposées dans des projets concernant non pas les droits fondamentaux (ou droit de l’homme donc réforme constitutionnelle en France, ce qui positionnerait clairement le débat) mais dans des projets de régulation technique, agricoles, sécuritaires etc.
Le débat est faussé dès le départ et il n’a donc pas lieu dans l’opinion, il est confisqué : il faut le recadrer et le libérer.
Il y a aujourd’hui une tentative de contrôle absolu du pouvoir politique par les groupes économiques. Soyons clairs, je ne suis pas naïf : cette influence a toujours existé mais la prise de contrôle totale à travers la loi est nouvelle ou plutôt, pour justifier mon propos précédent, est une resucée de ce qui existait au 19è siècle, avec une différence non négligeable et dont on ne peut juger des conséquences, la bourse, la spéculation et l’ "économie virtuelle".
Personne ne peut évaluer les conséquences d’un tel mélange en termes sociaux, mais ce sera à coup sûr très violent que ce soit dans les révoltes ou dans l’aliénation des plus faibles (remarquez que ça a déjà commencé)
Les classes dominantes ont toujours voulu contrôler les moyens d’expression et l’ont toujours fait au nom de la lutte contre le vol (la propriété) ou le terrorisme (la sécurité) : elles y sont toujours arrivé (regardez l’état de la presse). Internet leur a pété en pleine gueule, il faut en prendre possession par la "formation des élites" dans une pensée unique, par le pouvoir de l’argent ou aujourd’hui la manipulation législative.
Il s’agit en conséquence bel et bien d’un plan tout à fait concerté, théorisé et doctrinaire (voir les doctrines des gourous de Bush et quelques autres) auquel nous avons affaire et répondre à cette "puissance de feu" par des considérations uniquement techniques c’est entré dans un cul-de-sac, pire dans un piège.
Ceux qui pensent encore que tout ceci est une "nécessite économique" ou relève d’un "pragmatisme-économique-qui-a-montré-son-efficacité" à l’Anglaise comme on dit chez nous, se fourrent le doigt dans l’oeil (jusqu’au coude comme disait mon grand-père)
Il est fondamental et même vital de positionner le problème du logiciels dans son aspect global comme le fait Richard M. Stallman, dans son rapport à la liberté d’expression et à la diffusion du savoir.
Nous n’en somme plus, je pense au temps des pétitions et des courriers divers qui ne sont lus ou connus que par des gens déjà convaincus ou à la marge. Nous ne mobiliserons pas des médias appartenant à ceux-là même qui fabriquent ces lois sauf si les journalistes ne peuvent faire autrement : il faut interpeller l’individu et non pas la structure.
Il faudra y aller physiquement pour créer l’évènement et dénoncer ce fait sans précédent depuis la 2è guerre mondiale : des lois sont écrites par des personnes non élues et votées par des élus "aux ordres", qui, de plus, autorisent des "polices privées" à espionner les citoyens sans mandat juridique mais seulement administratif : ceci est une des caractéristiques fondamentales du totalitarisme. D’ailleurs voyez comme on s’entend bien avec ces régimes : Le Sommet Mondial sur la Société de l’Information à Tunis en novembre 2005 aurait passé pour une plaisanterie à une autre époque !
Je n’accepterai aucune forme de totalitarisme et j’appelle mes semblables à en faire autant.
J’en appelle à tous les démocrates, à toutes leurs associations, groupements, amicales, club et à tous les élus pour que, oubliant les différences mineures qui parfois nous séparent, nous nous regroupions, dans la rue s’il le faut puisque malheureusement dans ce beau pays de France nous ne sommes parfois écoutés que si nous y descendons, et fassions barrage à cette loi scélérate !
Ce sont nos libertés qu’on veut nous confisquer ! Jamais nous ne l’accepterons !
— André Salaün